L’EXPORTATION AU SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN DE 1994 À 2003



OBJECTIF DE L'ÉTUDE

Devant la montée de la mondialisation, il est maintenant devenu une nécessité d'explorer à l'échelle du globe les possibilités d'échanges d'information, de services et de produits. Cela est d'autant plus évident quand les marchés d'hier ne sont plus ce qu'ils étaient et que les territoires de production se trouvent souvent limités à une première transformation de matières premières. On est en droit de se demander dans quelle mesure le Saguenay– Lac-Saint-Jean , comme les autres régions périphériques du Québec (dites aussi régions-ressources ), tire son épingle du jeu, notamment dans le domaine des exportations manufacturières. Qu’en est-il au juste des établissements manufacturiers exportateurs?

Les cartes, les textes et les diagrammes qui suivent appartiennent à une étude plus complète disponible sous forme de fichiers en format pdf dans la section des Productions connexes sur le site de cet atlas. L’étude possède un objectif triple. D'abord, c'est de monter, dans le temps et dans l'espace, un portrait des établissements manufacturiers exportateurs de la région du Saguenay– Lac-Saint-Jean tout en le comparant à l'ensemble du Québec. C'est également de déceler pour la région étudiée les tendances et les pistes de développement en matière d'exportation de produits manufacturiers. C'est aussi de fournir aux acteurs du développement un outil de réflexion et de travail, et un instrument pouvant être actualisé à chaque année.

L’information produite par l’étude est destinée à favoriser les interventions des organisations qui ont à cœur le développement économique par les exportations de produits fabriqués. On peut s’imaginer que les établissements, surtout les PME, qui exportent actuellement ont un besoin d’encouragement dans leurs activités, que ceux qui manifestent un intérêt à exporter pourraient être l'objet d'accompagnement sur les moyens à mettre en œuvre pour se lancer dans le champ de l’exportation, que ceux qui n’exportent pas et qui n’ont pas manifesté leur intérêt auraient besoin d’une sensibilisation à la question. À ce chapitre, ne serait-il pas bon d’analyser aussi les établissements qui ont un marché exclusivement régional (intra-régional)

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Données

La période sur laquelle est effectuée l'analyse, soit de 1994 à 2003 correspond à l'étendue de temps comprise dans les fichiers informatisés du CRIQ (Centre de recherche industrielle du Québec). Ainsi, la tendance longitudinale est étudiée à travers une matrice de données établies pour chacune des dix années.

La base de données régionale provient de la Banque d'information industrielle du CRIQ. Elle est constituée d'une liste d'établissements manufacturiers qui se sont (et/ou qui ont été) inscrits annuellement et volontairement, donc d'une manière facultative à l'aide d'un questionnaire détaillé ( iCRIQ.com ). Cela veut dire que la base ne couvre pas tous les établissements, car il est bien possible que certains ne se soient pas inscrits. Cependant, on a tout lieu de croire qu'elle intègre la très grande majorité des établissements manufacturiers de la région, voire l'essentiel du secteur visé. Le contenu de la base de données mérite certaines remarques.

La liste du CRIQ compte un nombre précis d'établissements manufacturiers. Il diffère de ceux du LIC (dont le DRHC) et de celui du ministère du Développement économique régional. À ce propos, les chiffres du CRIQ indiquent qu’il y a, en 2003, uniquement 424 établissements manufacturiers pour la région à l’étude; ce nombre est nettement inférieur à celui de DRHC (Développement des ressources humaines Canada) qui en compte 688; c’est d’ailleurs ces derniers qui ont été cartographiés dans le site de l’Atlas électronique pour 1999 et 2001. Cette différence, presque du simple au double, vaut aussi pour ailleurs au Québec. La raison de ces différences repose essentiellement sur le fait que la décision de faire partie de la liste du CRIQ est sur une base volontaire; cela entraîne des nombres moins élevés.

Il n'en reste pas moins que le nombre d'établissements analysés dans cette étude correspond à une masse significative, à un échantillon représentatif des activités manufacturières de la région.

Les cellules de la base de données sont parfois vides, sans doute parce que les questionnaires ne sont complétés que partiellement ou parce que les établissements ne répondent pas tous les ans.

L'année de constitution des établissements, à première vue, n'apparaît pas utile pour fins d'analyse en raison des changements qui ont été opérés par les jeux de concentration des entreprises, de leurs subdivisions en plusieurs établissements, des changements de raison sociale, etc. Il faut dire que l'inscription à la banque du CRIQ est sans doute dépendante de l'intérêt que trouvent les établissements à y faire partie (intérêt commercial).

On entend par établissement manufacturier exportateur, un lieu où se localisent les installations établies pour l'exploitation et le fonctionnement d'une entreprise (Petit Larousse). C'est une notion plus détaillée que celle d'entreprise qui correspond à toute organisation de production de biens ou de services à caractère commercial (Petit Larousse) ou encore à la personne juridique ou morale. Autrement dit, une entreprise peut avoir un ou plusieurs établissements de production; par exemple, Alcan possède plusieurs établissements de production.

Le sens donné à manufacturier fait référence uniquement à la fabrication de produits; c'est le secteur secondaire sans le domaine de la construction. Cela n'inclut pas les services, donc ni le secteur tertiaire, ni le secteur primaire.

L'exportation signifie, dans le présent rapport, des produits qui sortent du Canada. Bien que l'on connaisse parfois les destinations par pays, elles ont été ici regroupées en huit grands territoires de vente. Il n'en reste pas moins que l'étude va se pencher aussi sur les établissements qui n'ont qu'un marché local, sur ceux qui vendent dans les autres régions du Québec et aussi sur ceux qui effectuent des ventes au Canada. Il est à souligner que l'information contenue dans la base de données ne fait part que de mentions de ventes; ainsi, on ne sait pas exactement quels sont les produits qui sont en cause parmi l'éventail de produits sortant de l'entreprise.

Par ailleurs, il est important de préciser le sens donné à trois autres différents types d'établissements manufacturiers. Ceux qui sont définis comme étant intéressés à exporter l'ont indiqué clairement dans leur réponse au questionnaire du CRIQ. Ceux qui sont définis comme non exportateurs ont aussi clairement affirmé qu'ils n'exportaient pas. Les inconnus correspondent à ceux dont on ne connaît pas l'une ou plusieurs de ces conditions: le territoire de vente, le chiffre d'affaires et les mentions de territoire d'exportation.

La base de données du CRIQ ne conserve pas les informations sur les produits fabriqués pour les années antérieures à 2003. C'est ainsi que seule la dernière année pourra être analysée.

Le montant des ventes par établissement est exprimé sous forme de classes de chiffre d'affaires, en dollars canadiens courants. Seul le pourcentage des ventes à l’étranger est disponible.

La catégorisation de chaque établissement selon les secteurs d'activité correspond à celui dans lequel se trouve son produit principal. Il faut dire que, dans la présente étude et pour plus de commodité, certains secteurs faiblement occupés ont été regroupés. La clé qui a permis de classer les établissements a été le code SCIAN (Système de classification des industries de l’Amérique du Nord) pour l'année 2003. Cependant, pour l'analyse évolutive dans le temps, le code CAEQ (Classification des activités économiques du Québec) a été préféré, car c'est le seul qui couvre l'ensemble de la période. De plus, certains secteurs d'activité ont été regroupés soit en raison du trop petit nombre d'établissements, soit en saison de leur rapprochement en matière de produits, soit à cause de leur appartenance à une même filière. Ainsi, les aliments et les boissons ne forment qu'un seul secteur; il en est de même pour les vêtements et les articles de sports; les pâtes et papiers, le sciage et rabotage, et le bois travaillé (la filière du bois); l'impression, les enseignes et les étalages. Cela vaut aussi pour la machinerie et le matériel de transport ainsi que pour les produits chimiques et en plastique.

Les employés dans les établissements concernent le nombre total de personnes impliquées dans la fabrication et dans l'administration. Il est impossible de distinguer celles qui travaillent uniquement pour l'exportation.

On a laissé de côté certaines informations qui auraient pu être intéressantes. Par exemple, celles sur la R&D (recherche et développement) ne sont plus demandées par le CRIQ en raison de l’imprécision des réponses fournies par les établissements et celles sur l’innovation n'ont jamais été demandées.

Pour effectuer un traitement particulier sur les PME (petits et moyens établissements est le sens particulier donné dans cette étude à PME), ceux-ci  ont été sélectionnés, pour la région, selon un critère d'autonomie vis-à-vis les grandes entreprises (par exemple, l’usine Fjordcell à Saguenay n’a pas été retenue en raison de son appartenance au Groupe Cascades). Il faut dire qu’une validation a été réalisée auprès du ministère du Développement économique régional et de la Recherche. Pour l'ensemble du Québec, on a utilisé un critère de taille, soit inférieure à 200 employés.

Approche

Les moyens utilisés pour réaliser l'étude s'inspirent de l'analyse descriptive basée particulièrement sur le traitement des données, leur classification et leur croisement ainsi qu'à leur cartographie. Afin d'attribuer un sens, une signification aux données ainsi traitées, il y a utilisation de trois échelles d'analyse: le niveau municipal où l'on compare les territoires locaux entre eux (on en compte 56 en 2003); le niveau comparatif des données régionales avec celles de l'ensemble du Québec; et le niveau international où l'on présente les diverses destinations des produits d'exportation. De plus, il y a confection de synthèse pour les MRC de la région. On remarquera que, pour des raisons de commodité, le découpage géographique de la région en unités spatiales fait souvent référence aux anciennes villes et municipalités telles qu'elles existaient en 2001; cela donne plus de finesse aux représentations cartographiques. Le nouveau découpage ne sera pas pour autant oublié, particulièrement celui de la nouvelle ville de Saguenay (qui comprend les anciennes villes ou municipalités de Chicoutimi, Jonquière, La Baie, Lac-Kénogami , Laterrière , Canton Tremblay, Shipshaw ). Pour connaître en détail le nom et la localisation de chaque municipalité, voir les cartes de localisation (municipalités, villes et MRC) disponibles sur le site de l'Atlas électronique du Saguenay– Lac-Saint-Jean dans la section territoire.

Les données originales sont classées selon les liens qu'elles ont avec le concept d'exportation. Sur un total de 424 établissements en 2003, il y en a 120 qui disent exporter des produits, certaines (63) ne font qu'indiquer leur intérêt à exporter, d'autres  n'exportent pas du tout (197) et le reste n'en fait aucune mention. Il sera aussi utile de faire un portrait sommaire des établissements qui n'ont qu'un marché intrarégional .

REMERCIEMENTS

Cette étude a été réalisée grâce au financement de SERDEX International (Saguenay– Lac-Saint-Jean ), le porteur du projet, ainsi qu’à l’aide financière de Développement économique du Canada (DEC) et du ministère du Développement économique régional et de la Recherche (MDERR). Un merci particulier au Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) pour l’acquisition des données.

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Majella-J . GAUTHIER, Carl BRISSON et Jean-François FORTIN. Septembre 2004.